Entomologie.
Cydalima perspectalis
(P. Leroy, M. Lecomte)
La Pyrale du buis est une espèce de lépidoptères (hétérocère), originaire d'Extrême-Orient. Introduite accidentellement en Europe dans les années 2000 via des végétaux importés d'Asie, elle y est rapidement devenue envahissante.
Mon expérience personnelle concernant la pyrale du buis.
Marcel LECOMTE
Je possède dans mon jardin deux plants de buis âgés d'environ 45 ans, hauts d'environ 1 m 50 et taillés régulièrement chaque année. J'ai vaguement entendu parler de la pyrale du buis, mais sans y accorder une attention bien précise, malgré ma passion pour l'entomologie ; cette espèce est une invasive (apparemment, elle serait apparue chez nous entre 2007 et 2010, après l'importation d'arbustes venus du Japon).
|
Au mois de juin 2023, je me rends compte que le sol sous les arbustes est couvert d’une sorte de poussière roussâtre assez grossière et je constate tout de suite que le bas des arbustes a perdu toutes ses feuilles.
Un rapide coup d'oeil, et je me rends compte que les deux arbustes sont infestés de chenilles jaune verdâtre marquées de noir, démasquées par leurs crottes : pas besoin de chercher plus loin, c'est la pyrale qui s'est installée.
Une visite immédiate à la jardinerie du coin et je me retrouve en possession de pièges à phéromones et d’un produit chimique à pulvériser. En parallèle, je commence à enlever manuellement les larves et j’en élimine une quantité astronomique. Je suis très déçu par les pièges car durant toute la saison, je capturerai seulement deux papillons (en outre, cela coûte très cher) alors qu'avec un filet, j'en capture une vingtaine dont un spécimen complètement noir qui est figuré ici. |
Je m'intéresse d’un peu plus près au cycle de vie de cette espèce et j'apprends que celui-ci ne s'interrompt jamais. Les chenilles, lorsqu'elle sortent de l’œuf font à peine plus d'un millimètre et vont passer par quatre stades de mue ; le dernier dure quasi un mois et la chenille va mesurer environ 4 cm, avant de nymphoser et et de se transformer en chrysalide.
Les photos qui accompagnent cet article sur le site de l’AMFB sont très représentatives du papillon, des chenilles et des chrysalides ; cela ne nécessite pas d'explications descriptives supplémentaires. Sachez simplement qu'une femelle pond entre 200 et 300 œufs. La caractéristique la plus intéressante mais aussi la plus gênante est que la plupart des petites chenilles résultant des dernières pontes qui ont lieu en automne, se confectionnent un abri et peuvent passer l'hiver dans des cocons d'hivernage où elles vont végéter de novembre à janvier ou février.
Dès que la température devient plus clémente, elles quittent leur abri et se remettent au travail. Leur objectif est simple : manger le plus possible dans un laps de temps le plus court possible… Ce sont des tubes digestifs sur pattes ! |
|
Début 2024 ! Cette fois, j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et je commence à surveiller les arbustes à partir de la mi-mars. Dès le début avril, elles sont présentes, et à titre expérimental, je fais le choix de lutter manuellement en intervenant durant une demi-heure chaque matin et soir. C'est fastidieux, mais entre le 1er et le 13 avril, j'en récolte 2.380. C'est phénoménal et je me dis que je n’en viendrai jamais à bout… Mais à partir du 15 avril, cela commençe à ralentir, et durant les 30 derniers jours, je n’en récolte plus que 360, les dernières étant au stade terminal, mesurant de 3,5 à 4 cm... Elles sont assez faciles à repérer, car elle s'enferment dans un abri de toile tissé entre plusieurs feuilles.
Bien évidemment, mes arbustes profitent de l'aide que je leur apporte, et nombre de nouvelles feuilles ont fait leur apparition. Ce qui est tout à fait rassurant et la preuve de l'efficacité de mon intervention.
Mais la guerre n'est pas gagnée, car les papillons vont refaire leur apparition pour venir déposer de nouvelles pontes. J'avais déjà remarqué l'an dernier qu'ils faisaient leur apparition en début de soirée entre 18 et 20:00, et je vais ressortir mon filet de capture, souvenir de mon passé d'entomologiste.
Après avoir consulté nombre d'articles sur le net, je choisis d'utiliser une méthode de lutte naturelle consistant à pulvériser du vinaigre blanc mélangé à une quantité équivalente d’eau. Affaire à suivre ! (pdf 1,2 Mo)
|