Marche-en-Famenne, 13 octobre 2011. Joseph Pellicani. Pas de doute : nous sommes bien en terrain militaire : poste de garde, planton, papiers à vérifier, et surtout un briefing tout ce qu’il y a de plus traditionnel : faire le tour du rond-point, suivre la jeep du guide, stationner ici, ne pas aller de l’autre côté de la route, rassemblement à 15h00, signer le laissez-passer, garder précieusement le document qui permet de sortir du camp. Bref, je retrouvais mes 20 ans, à l’époque glorieuse où j’apprenais à pivoter sur le talon gauche et la pointe du pied droit pour effectuer un impeccable demi-tour « ‘auch’ ! ». Pas
de terroristes parmi nous (quoique …) : les voitures dûment identifiées
pénètrent donc dans le saint des saints et la vingtaine d’étranges civils
que nous sommes croisent les indigènes en treillis de camouflage, jusqu’au
« strategic point » où nous pouvons enfiler nos bottes pour fouler
le sacro-saint sol de ce terrain dédié à la Défense Nationale.
Namurois, Bruxellois, Liégeois et Luxembourgeois, tous unis sous le même étendard de la mycologie, brandissent leurs armes et, l’opinel dégainé, parcourent les sous-bois destinés à la formation des gardiens de la paix mondiale (nous bombons un peu le torse, grisés de fierté patriotique). Des champignons ? Oui, il y en a, mais la chênaie-charmaie est un peu monotone en cette fin de saison. Elle nous réserve même une frustration énorme, lorsque nous tombons sur une vaste station de trompettes toutes plus « flaches » les unes que les autres, comme aurait dit Luc qui n’a pas manqué de nous faire admirer Neoerysiphe galeopsidis (DC.) U. Braun (Il est où, le champignon ?)
Mais nous avons malgré tout identifié quelques espèces : si vous n’êtes pas convaincus, parcourez donc le liste ci-dessous annexée, que Pierre Pescheur et Jean-Marie Pirlot ont eu toutes les peines du monde à rendre aussi exhaustive que possible ; une tâche moins rude cependant que celle du guide et auteur de ce compte-rendu, qui a dû remuer ciel et terre pour convaincre nos valeureux militaires d’ouvrir leur sanctuaire à de vulgaires civils. Photos de Bruno Petrement / Philippe Dufour / Luc Bailly / Joseph Pellicani.
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