Association des Mycologues Francophones de Belgique asbl
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Micromycètes : Rouilles.

Coleosporium tussilaginis
(A. Flahaut, A. Vanderweyen)
(écidiospores - urédospores - urédie - cellules péridiales)

Ce champignon parasite Tussilago farfara (le tussilage ou pas d’âne).
Pour Index Fungorum, Coleosporium tussilaginis et Coleosporium campanulae sont deux espèces différentes alors que les auteurs hollandais les synonymisent.

Après étude d'exemplaires trouvés par Daniel Deschuyteneer sur Campanula persicifolia et Senecio inaequidens, nous avons opté pour un S2 de Coleosporium senecionis, à spores finement épineuses, dont les mesures respectives annoncées par Daniel (21-35 x 14-21 µm) et (24-35 x 19-25 µm) correspondent à celles annoncées par Brandenburger : (17)22-27(34) x (14)18-22(27) µm.
Nous avons envisagé les options suivantes à titre de contrôle :
Puccinia lagenophorae a un S1 à spores beaucoup plus petites (13-18 x 11-15 µm) et lisses.
Puccinia senecionis a un S1 avec des petites spores lisses (diamètre 18-21 µm).
Dans la monographie de Termorshuizen & Swertz, ces 2 espèces sont considérées comme des synonymes de C. tussilaginis s.l. (20-40 x 16-25 µm).
Brandenburger, Klenke & Scholler, Index Fungorum & Viennot-Bourgin considèrent que ce sont 3 espèces différentes, avis auquel je me range personnellement, car la référence au nom de la plante infectée me semble très pertinente. (Marcel Lecomte).

En Europe, de nombreuses espèces de rouilles appartenant au genre Coleosporium sont incluses dans ce qu'on appelle le complexe tussilaginis. Cela inclut Coleosporium aposeridis, asterisci-aquatici, cacaliae, campanulae, carpesii, cerinthes, doronici, euphrasiae, inulae, kleiniae, ligulariae, melampyri, narcissi, petasitis, pulsatillae, senecionis, sonchi, telekiae, tropaeoli, tussilaginis.
Morphologiquement, ces espèces sont indistinguables les unes des autres.
Trois approches taxonomiques coexistent :
- Vue large : certains auteurs (ex. Termorshuizen & Swertz) regroupent toutes ces rouilles sous une seule espèce très variable : C. tussilaginis.
- Vue étroite : d'autres (ex. Klenke & Scholler) considèrent chaque forme sur chaque plante comme une espèce distincte.
- Vue intermédiaire : Helfer (2013) a proposé de regrouper ces formes en quelques "formae speciales" de C. tussilaginis, mais cette proposition reste arbitraire et peu fondée scientifiquement.
Données moléculaires :
- Les études génétiques récentes plaident en général pour un concept d'espèce étroit.
- Toutefois, une étude spécifique sur le genre Coleosporium manque encore.
- Une étude de 2003 (Maier et al.) n’a pas trouvé de différences ADN entre C. cacaliae, campanulae et tussilaginis, mais cette étude ne visait pas spécifiquement le genre Coleosporium.
Conclusion provisoire : en l’absence d’étude moléculaire ciblée, il me semble biologiquement pertinent et informatif de considérer les espèces historiques comme valides, en se basant sur leur spécialisation parasitaire. (Charles Grapinet).

Coleosporium tussilaginis

Sur Euphrasia officinalis (euphraise glanduleuse)

Coleosporium tussilaginis (Coleosporium euphrasiae)